*Conte glacé d'un soir de lune*

Je suis froid et distant pourtant tous me guettent qui suis-je ?

Tout cela commence sur les abords d'un fleuve couleur de nacre que la lune s'était empressée d'y réduire le moindre flot, de cette lune imposante et difforme irradiée un feu au mille teintes tel un joyau que l'on aurait pu tailler, de ces couleurs ambrées se dégagent une poussière d'une infinie légèreté.
Non loin de là des cimes et souches firent leurs apparitions eux que l'on ne remarque point, ceux qui depuis des temps bien trop lointains ont gardés ces lieux lors de cette occasion, ces éléments pourtant si différents semblent s'unir pour une seule et même ambiance, les arbres rongés par le froid se déployèrent comme pour accueillir ce qui leur avaient été volé et les glaces du lac ce mirent à émerger sous forme de colonne se préparant à cet avènement tant redouté, la lune ordonna à la poussière de s'enchevêtrer dans la cime des arbres et des glaces, lorsque cela fût fait la lune emblème de ces contrées l'ait mis en osmose c'est alors que n'acquît une mer de cristal que les seuls survivants l'ayant vu appellent "les catacombes du paradis" ou encore "l'antre de Lckreipsgylda", mes amis il ne tient qu'à vous d'arrêter et de garder ces belles images que vous vous êtes faites de cet écrit aux allures de poésie dont l’atmosphère risque encore de rafraîchir à vous de croire à mes folles divagations sur ce bonne lecture....


C'est dans ce petit univers aussi givré qu'empreint d'horreur que tout cela commence....

Tout commence dans ces contrées arides où la fraîcheur s'embrase telle une flamme de glace éphémère qui pourtant marque ces horizons mais loin de moi l'envie d'épiloguer sur les innombrables merveilles et vestiges de ce monde. [n'en déplaise à certains]
Je vous laisse donc vous imprégner, en la compagnie d'une amie, amie qui ne saurait être mieux placée que moi pour vous narrer ce qui va suivre en espérant que vos frissons soient aussi exquis que mes inexorables tourments...


- (Tousse) "Tout d'abord je tiens à vous saluer, chers lecteurs qui avez l'audace ou la curiosité de me lire.
Le récit que je vais vous transmettre n'est commun à aucun autre si bien que la vieille personne que je suis, percluse de douleur, ne pourrait l'oublier".


 Cela s'est passé il y à 98 ans et ma peau flétrie, brûlée par le temps, ne l'effacerait pour rien au monde. Euh que disé-je déjà ? ah oui ! Cela se passa il y à 98 ans, c'était le solstice d'hiver, le soleil ou arrhib comme nous l'appelons par chez nous, commençait à libérer ses éclats bleutés signe d'esprit tapageurs.
Je me souviens de cette journée, là où tout a commencé...

"Mais où suis-je...? ce qu'il fait froid dans cette vallée."
Bon, mon talisman hémisphérique devrait encore être chargé; elle le lança et un éclair verdoyant lui fît apparaître la cartographie des lieux.

"Parfait ! je ne suis plus très loin".
Soudain  un doute l'assaillit, elle crut voir un objet qui n'était nul autre qu'un panneau.

"C'est pas vrai..., j'y étais à coté depuis des heures !."
Elle essaya de traduire : "Kren...kreibealzid...? qu'est ce que c'est que ce nom ? enfin bon, j’espère que je pourrais y obtenir des informations."

Se dirigeant vers le village présumé elle se sentit épiée; replié dans les fourrés l'assaillant scrutant sa proie, guettant son opportunité mais à sa grande surprise il fût enlisé par un faisceau de lumière mordoré.

"Qui es-tu ? il fait froid pour une balade non ?"
Le prisonnier ne répondit pas.
"très bien ! ça me fera une petite prime comme ça !"
Et d'un simple geste du doigt la lumière la suivit, le prisonnier flottant à ses cotés.
Rapidement, une autre présence se fît sentir; elle était oppressée et nerveuse, la brume n'aidant pas et réduisant considérablement son champ de vision.
Le moment fatidique approcha, le prisonnier se mit à s'agiter violemment, la tension était à son paroxysme...


C'est dans l'absurdité que je me complais, dans la vérité que je me perturbe.

Tapie dans l'ombre, elle n'entendait que le bruit des murmures du prisonnier, quand soudain la silhouette se décida à sortir de son abri; seul quelques mètres les séparaient désormais et pourtant la situation n'était guère plus claire.
Elle commença à écrire lorsque l'ombre se mit à bondir en sa direction.

"Bonjour !"

L’atmosphère tendue de ces quelques instants firent place à une situation aussi surprenante qu’inattendue.
Se tenant devant elle, une dame d'un certain âge à la robe défraîchit.

"Hé bien alors jeune fille ? ont ne vous a pas apprit les bonnes manières ?"

Elle se reprena.

"Vous avez une façon bien à vous d’accueillir ! un peu plus et vous finissiez comme ce monsieur la bas qui m'a l'air aussi charmant que vous !
-Oh mais c'est Rinodyl ! relâchez-le tout de suite malotru !
- C'est hors de question, il m'a tourné autour depuis un moment et n'a pas dédaigné s'exprimer depuis !
- Forcement petite maligne, Rinodyl est muet !"

Les deux femmes s'étant expliquées, la tension descendit progressivement.

"Bon...il me semble que nous sommes parties du mauvais pied, je vous invite donc à vous présenter ! "

La vieille dame suspicieuse accepta.

"Mauriandak, la villageoise du coin !"

Elle se présenta à son tour.

"Imaeriel, envoyée du D.H.D !
- C'est quoi ça ?
- C'est le département des enlèvements et disparitions.
- Ha...bon et si nous allions parler de ça au village ?
- Très bien !
- Dites moi, se serait trop vous demander de relâcher mon ami ?
- Je n'ai rien à craindre ?
- Absolument rien, il est aussi doux qu'une fleur de pertule !
- Bon, je vous fais confiance."

Elle déchira un parchemin, la lumière s'estompa et le prisonnier courra vers la vieille dame.

"Allons, on se calme, je suis là !
- Il est choqué ?
- Pas étonnant, personne ne l'a jamais touché, alors être enfermé dans votre machin, ça lui a fait un choc !
- Je n'ai fais que appliquer la procédure d'usage qui préconise....
- Il faudrait sortir un peu plus de votre bureau !"

La tension passée remonta aussitôt, Rinodyl s'interposa et lança :

"Qu'à-t'il dit ?
- Nous ferions mieux de l'écouter, il dit : rendons nous au village avant la tombée de la nuit.
- Je vous suis.
- Mouais..."

Suivant ces guides, passant les fourrés et divers amas de verdure, atteignant un sommet ils virent un flash familier.

"Ha ! nous sommes bientôt arrivés, vous voyez le clocher la bas ?
- Oui, c'est plutôt un phare non ?
- C'est un clocher ! je vous expliquerai plus tard si je suis d'humeur !"

Lorsque soudain une voix se fit entendre, une berceuse envoûtante et glaciale prit possession des lieux.

Imaeriel s'interrogea.

"Mais qu'est-ce que cette voix ?
-C'est la sorcière, filons !"

Rinodyl trembla, presque en transe.

Mauriandak : "Allez viens ! tu sais que ce n'est pas ta mère, je te l'ai déjà dis !"

Il se mit à courir en direction de la dite voix.

Imaeriel dépassée par les événements resta stoïque.

Mauriandak : "Reviens je te dis ! Rinodyl !"

L'homme se précipita vers ce son, cette émanation si parfaite, tellement triste que tous la redoute.
L'homme disparut dans ces limbes boisés, dans ce brouillard que tout accueil et ne libère que ceux qui l'ont quitté.


C'est ici que je t'ai perçue, que nous nous sommes rencontrées, là où nous nous quittons, auras-tu l'audace de tes convictions ?